Psylle

Le psylle du poirier (Psylla pyri), est, avec le carpocapse, l’un des plus importants ravageurs du poirier. Ses attaques peuvent causer des pertes économiques considérables.

Le psylle du poirier est un insecte piqueur suceur, il s’attaque au poirier et au cognassier. La lutte contre le psylle du poirier devient de plus en plus difficile. Son contrôle nécessite l’application d’un programme de lutte rigoureux.

Cycle de développement

Le psylle du poirier hiverne, dans les fissures d’écorces, au stade adulte. Dès que les températures moyennes dépassent 10°C pendant 2 jours, la reproduction a lieu et le psylle commence à pondre ses œufs. La fécondité moyenne est de 200 œufs par femelle qui les dispose par paquets de 6-10. La ponte de la première génération s’effectue principalement à la base des bourgeons et dans les anfractuosités de l’écorce. Pour les générations suivantes, les femelles pondent sur les organes verts, les pédoncules floraux, les pétioles ou la face inférieure des feuilles.

La période d’incubation des œufs varie selon les températures. Les œufs éclosent 6 à 25 jours après la ponte et donnent naissance à des larves. L’apparition des larves de la première génération coïncide avec l’éclatement des bourgeons. La pression de cette génération est relativement faible. La deuxième génération apparait vers le mois de mai.

Le développement larvaire passe par 5 stades afin de donner un adulte. La durée de développement est de 100 jours à 10°C et d’un mois à une température moyenne de 23°C.

Le nombre de générations est de 3 à 4. Les dommages sont provoqués par la deuxième et troisième génération.

Symptômes et dégâts

Sur rameaux et feuilles : l’insecte provoque des brûlures et des nécroses superficielles sur les feuilles et les rameaux de l’année. La larve de l’insecte excrète du miellat qui devient liquide sous l’action du soleil. Le liquide s’écoule sur les feuilles et fruits.

Lors de fortes pullulations, les piqûres répétées des larves et des adultes sur feuilles et rameaux accumulent des toxines qui peuvent perturber la croissance de l’arbre et réduire la photosynthèse, provoquant la chute prématurée des feuilles.

Sur fruit : les fruits se couvrent du miellat secrété par les larves et les adultes causant des taches fauves ou des stries sur la peau des fruits.

La fumagine recouvre le miellat, donnant une apparence noire veloutée aux fruits, ces derniers deviennent impropres à la consommation.

La stratégie de lutte

La lutte contre le psylle du poirier doit faire appel à la combinaison de la prophylaxie et de la lutte chimique.

La prophylaxie :

L’application des huiles minérales en hiver contribuent à la diminution des adultes hivernants.
Procéder à une taille correcte.
Surveiller les stades du ravageur sur les jeunes pousses pour bien positionner les traitements.

La lutte chimique :

Traitement d’hiver : ce traitement vise à réduire fortement les populations d’adultes de psylle hivernant au niveau des fissures de l’écorce.

Nous recommandons d’appliquer une huile blanche à la dose de 15 à 20 L/ha. Ce traitement provoque l’asphyxie des adultes hivernés et réduit l’intensité des attaques pendant la saison.

Nouaison: à ce stade, la ponte de la deuxième génération a lieu. Les températures sont favorables, la fécondité moyenne des femelles est élevée. La pullulation va atteindre son maximum à partir de cette génération.

La maitrise de ce ravageur nécessite l’utilisation d’un ovicide afin d’empêcher l’éclosion des œufs.

Nous recommandons l’application de l’Insegar à la dose de 0.4 kg/ha ou le Voliam Flexi, à la dose de 0.3 L/ha.

L’application de l’Insegar assure aussi le contrôle des œufs du carpocapse et le Pou de San José.

L’application de Voliam Flexi assure aussi le contrôle des œufs et les larves du carpocapse et les pucerons.

Stade T – Croissance des fruits : à ce stade, les larves issues des œufs de la première génération continuent leur développement sur feuilles, fruits et rameaux.

Nous recommandons l’application de Envidor à la dose de 0.4 L/ha, ce traitement assure aussi le contrôle du Pou de San José, la mineuse et le thrips.

Croissance des fruits – Début maturité : à ce stade, les troisièmes et quatrièmes générations peuvent se chevaucher. Plusieurs stades de développement du psylle peuvent se retrouver en même temps.

Le mauvais contrôle de la deuxième génération rendra difficile la gestion de psylle à cause de la quantité de miellat secrété.

Nous recommandons l’application de Voliam Targo à la dose de 0.5 L/ha. Ce traitement assurera aussi le contrôle du carpocapse, des acariens et de la mineuse.