Gommose parasitaire

La gommose est une maladie cryptogamique causée par des champignons du sol du genre Phytophthora. On dénombre plusieurs espèces qui peuvent s’attaquer aux différents organes des agrumes : les racines, les branches, le tronc et les fruits. Les espèces les plus fréquentes sont : P. parasitica et P citrophthora.
La gommose se manifeste par l’apparition d’un ou plusieurs écoulements de gomme sur les grosses branches et le tronc.

Cycle de développement

Le champignon des deux espèces se conserve sous forme de chlamidospore qui contient l’inoculum primaire. En présence d’une humidité du sol importante associée à des températures élevées, les chlamidospores germent et produisent un sporangium (sac) qui contient des zoospores. Ces dernières peuvent nager pour atteindre les jeunes racines et germer formant un hyphe mycélien. Une nouvelle génération de sporangium sera produite, en 24 heures, à l’extérieur des racines infectées. Des zoospores se trouvent à la surface du sol peuvent être projetées sur le tronc, les branches ou les fruits.

Le champignon pénètre directement dans les tissus tendres (non lignifiés) et via les blessures, les cicatrices florales ou à travers les fissures de l’écorce, pour les tissus lignifiés.

La maladie se développe rapidement après une période pluvieuse prolongée et des températures élevées (28-32°C) mais également dans les sols mal drainés ou mal irrigués (irrigation excessive).

Symptômes et dégâts

Sur tronc et branches : des gouttes d’exsudat de gomme brunes apparaissent à la surface du tronc ou sur la charpentière. L’écorce se nécrose, se dessèche et se craquelle. En saison sèche, des fragments d’écorce chutent progressivement.

Les conducteurs de sève (phloèmes) pourrissent, provoquant un affaiblissement de l’arbre et en cas d’attaque sévère conduire à sa mort.

L’attaque sur les racines aboutit à un flétrissement généralisé de l’arbre (sans exsudation de gomme) qui ne tardera pas à mourir.

Sur fruits : dans les cas de forte pression, la maladie peut infecter les fruits. La pluie peut projeter sur les fruits proches du sol les zoospores qui se trouvent sur le sol. Une humectation des fruits de plus de 18 heures et des températures optimales de 28 à 30°C favorisent le développement de la maladie.

La maladie provoque la décoloration de l’épiderme au niveau des cicatrices florales. Les décolorations évoluent en taches brunes, au début de la maturité.

Les fruits infestés tombent rapidement au sol. En présence de pluie, l’inoculum secondaire, présent sur les fruits, est progressivement projeté dans les parties supérieures de l’arbre.

La maladie peut évoluer sans symptômes de pourriture. Après la récolte, les symptômes apparaissent au cours du stockage.

La stratégie de lutte

La lutte contre la gommose des agrumes doit faire appel à la combinaison de la prophylaxie et de la lutte chimique.

La prophylaxie :

Irriguer sans mouiller le tronc et les branches.
Mastiquer les plaies de taille et les blessures.
Eliminer les branches trop basses.
Une protection contre les nématodes et les insectes du sol diminue les risques de la gommose à phytophtora.

La lutte chimique :

Traitement d’hiver : ce traitement, à réaliser en hiver, avec une application de Naturam 5 à la dose de 2.5 kg/ha, permet de lutter contre les spores présentes dans l’arbre, sur les branches et le tronc. Ce traitement permet de réduire l’intensité des attaques de la maladie et la cicatrisation des blessures d’après récolte.

L’application de Naturam 5 permet aussi de contrôler l’anthracnose.

Nouaison : à ce stade, les conditions climatiques sont favorables (température et humidité) à la germination des chlamidospores et donner des zoospores. Ces zoospores peuvent pénétrer dans les racines et le tronc.

Nous recommandons d’utiliser Aliette Flash à la dose de 2.5 kg/ha. Ce traitement permettra de prévenir les risques de maladie et stimuler les défenses naturelles de l’arbre.

Grossissement des fruits : à ce stade, les températures sont élevées et les irrigations sont fréquentes. Les risques de maladie sont élevés, surtout en présence d’excès d’eau.

Nous recommandons une deuxième application d’Aliette Flash à la dose de 2.5 kg/ha.

Début maturité : à ce stade, les températures restent favorables au développement de la maladie, surtout pour les variétés précoces. Ces températures, en présence d’excès d’eau, peuvent favoriser le développement de la maladie qui infectera les fruits, suite à la projection des spores se trouvant au niveau du sol.

Nous recommandons une nouvelle application d’Aliette Flash à la dose de 2.5 kg/ha.