Mildiou du poivron et du piment

Le mildiou chez les capsicum (piment et poivron) est une maladie destructrice causée par deux champignons appartenant au genre phytophthora. Phytophthora infestans, qui est à l’origine du mildiou des solanacées, infectant principalement les parties aériennes de la plante. Phytophthora capsici, quant à lui, est un champignon tellurique. Il attaque tous les organes de la plante. Il peut causer de graves dégâts et même détruire complètement les cultures.

Cycle de développement

Phytophthora capsici se conserve sous forme d’oospores dans le sol et sous forme de mycélium sur les débris végétaux. Lorsque les conditions favorables sont réunies (eau stagnante pendant 24 heures et une température entre 20° et 30°C), les oospores germent et produisent des sporanges, qui libèrent des spores qui nagent pendant des heures vers les racines des plantes hôtes ou des fruits en contact avec le sol. Une spore est suffisante pour infecter une plante ou un fruit. Par la suite, le fruit infecté se recouvre de sporanges. Ces derniers peuvent alors se détacher du fruit pour infecter directement d’autres fruits et libérer d ‘autres zoospores.

Symptômes et dégâts

Les symptômes dépendent de la période d’infection de la culture :

Sur les racines : Des lésions brun foncé qui finissent par provoquer la pourriture des racines, et le flétrissement de la plante.
Sur les feuilles : Des lésions aqueuses de forme irrégulière apparaissent, se dessèchent et prennent une couleur beige ou une teinte délavée.
Sur les tiges : Les tissus vasculaires de la tige principale présentent une teinte brunâtre.
Sur les fruits : ils se couvrent de plaques aqueuses qui rétrécissent et noircissent. Une moisissure blanche grisâtre peut recouvrir les lésions ou apparaître à l’intérieur des fruits. Ces derniers rabougrissent mais, généralement, ils ne tombent pas.

Stratégie de lutte

Le contrôle de la maladie repose sur un programme de lutte qui regroupe les mesures prophylactiques et la lutte chimique.

1- Mesures prophylactiques :

Choisir des variétés résistantes et tolérantes aux infections des racines et des feuilles.
Éliminer les débris des cultures précédentes qui peuvent être source de contamination.
Désherber la parcelle et ses bordures afin d’éliminer les plantes hôtes qui peuvent être source de contamination.
Pratiquer une stratégie de rotation.
Contrôler l’irrigation des cultures.
Veiller à un bon drainage de la parcelle.
Réaliser un effeuillage des plants afin d’éviter tout contact avec le sol.
Appliquer strictement un programme de lutte préventive.

2- Lutte chimique :

Repiquage – Développement foliaire : au début du stade, afin de prévenir l’installation du champignon, nous recommandons d’utiliser Bravo, à la dose de 2 L/ha, ou Cyzoki, à la dose de 0.5 L/ha, ou Fluzoki, à la dose de 0.5 L/ha. Ce traitement permet une protection préventive des feuilles et des jeunes plants. Au cours du développement foliaire, nous préconisons d’utiliser une application de Byspore, à la dose de 3 L/ha. Pour élargir le spectre d’action, Byspore peut être mélangé avec Cyzoki (Byspore 1 L/ha + Cyzoki 0.4 L/ha) ou avec Fluzoki (Byspore 1 L/ha + Fluzoki 0.5 L/ha).

Nouaison des premiers fruits – première récolte : à ce stade, et si les conditions climatiques sont favorables, nous recommandons un traitement avec Infinito, à la dose de 1,5 L/ha ou Consento, à la dose de 2 L/ha.

Phase de récolte : à ce stade, et si les conditions climatiques sont favorables, nous recommandons un traitement avec Carial, à la dose de 4 kg/ha ou Ceres, à la dose de 0.4 kg/ha. Nous recommandons une application de Fluzoki, à la dose de 0.5 L/ha afin de prévenir tout risque d’apparition du champignon en fin de récolte.